Un renouveau sensible des études commyniennes, l’élargissement et la diversification de leurs champs coïncident avec le 500e anniversaire de la mort de Philippe de Commynes, faisant de cette commémoration officielle un acte de mémoire bien légitime, mais plus encore peut-être un point de départ pour des interrogations fécondes. Littéraires, historiens, juristes se rejoignent autour de quatre problématiques : une écriture commynienne hésitant entre filiations et création ; une pragmatique politique et ses rapports complexes à l’institution et au droit ; la nature et l’ampleur des réseaux tissés par un des « accoucheurs » de l’Europe ; la transmission sans rupture de l’ « éternel » Commynes, vivant et réinterprété à travers héritiers et passeurs. L’enquête est plus que convaincante : le mémorialiste gagne en relief, en épaisseur et en nuances. Et, du même coup, les interrogations prennent, elles aussi, des formes nouvelles. Ce colloque aura donc été un passionnant épisode dans une série qu’il convient de poursuivre.