Publier des dépêches inédites d’un ambassadeur vénitien en France est chose rare. C’est pourtant le cas du recueil de quatre-vingts lettres de Girolamo Zorzi de la British Library. Le recueil est une mine pour les historiens en quête d’indices sur la diplomatie de la fin du Moyen Âge. En charge de récupérer des galéasses piratées par des corsaires, Zorzi est le témoin involontaire d’une des dernières séditions princières, la Guerre Folle, qui ébranle le royaume. Entre négociations commerciales, imbroglio juridique, péripéties guerrières, l’ambassadeur offre un jugement insolite sur les gouvernants, les institutions d’un royaume qu’il saisit par le biais d’un regard étranger. On parle souvent de la diplomatie comme d’une « histoire totale » : au fil des lettres envoyées à la Seigneurie durant les trois années qu’il passe à la Cour de France, ce sont les multiples facettes d’une histoire économique, politique, diplomatique et culturelle de l’Europe tardo-médiévale que nous offre ce précieux document.