Le navire explorateur le Pourquoi Pas? est jeté sur les brisants, non loin de Reykjavik, au matin du 16 septembre 1936, au cours d’une épouvantable tempête. Ce fut un de ces grands drames de la mer — il y eut un seul rescapé. Ce grand drame humain n’est pourtant pas une histoire lugubre.
Jean-Baptiste Charcot, médecin, explorateur, qui fit construire et lancer le Pourquoi Pas? en 1907, a été pour la cause de l’exploration dans notre pays un entraîneur merveilleux. Fanatique de la navigation dans les banquises, celles du grand Nord après celles du grand Sud, il a redonné le goût des découvertes lointaines. La campagne de 1936 menaçait dans tous les cas d’être la dernière du bateau et de l’explorateur.
Ce livre, qui rend hommage au génie de Charcot, rend hommage pareillement à tous ses compagnons, chercheurs scientifiques ou membres de l’équipage. A commencer par le capitaine Joseph Le Conniat, Breton du Trégor, qui se montra dans sa patience et son courage un grand homme de mer. Sans oublier le matelot Henri Ravul, un Ouessantin, dont le corps ne fut pas retrouvé, ou pas identifié, et qui eut droit, dans son île natale, à la traditionnelle proëlla.
Il y a tout juste quarante ans, Henri Queffélec, né à Brest (1910-1992), faisait paraître pour la première fois Le Grand Départ ; en voici une nouvelle édition, préfacé par Eric Auphan, président de l’Association des Amis d’Henri Queffélec.