Une vingtaine d’années après l’armistice de 1944, alors qu’à Berlin s’est édifié le « mur de la honte », un Français embarque au Havre pour gagner le Canada sur un cargo battant pavillon de la RFA, l’Arcturus, capitaine Ludwig Niehaus. Puissance incontrôlable de la mémoire. Puissance du voyage dans les solitudes de la mer. Sur la route du nord de l’Atlantique surnommée le désert par les marins de la Grande Pêche et qui prend fin, devant Terre-Neuve, dans des paysages d’icebergs, l’Arcturus ne subira pas le sort du Titanic ; mais son passager français va se trouver confronté dramatiquement aux énigmes, aux contradictions de l’âme des peuples. L’Europe vit en 1989 sous un armistice qu’un traité de paix n’a pas encore suivi. Quels démons continuent-ils de la travailler ? Où en est-elle des réconciliations, des fanatismes ? C’est en plein océan que se perçoit et se prête le mieux à la méditation « le silence de la mer ».