La Vallée des roses est l'histoire d'une ambition folle qui réussira, d'une ascension qui n'avait pas une chance sur un million de se réaliser, celle d'une fleur, d'une beauté à la grâce incarnée : une jeune fille qui a nom Yi. Yi, qui caresse un rêve inouï : devenir la femme de l'Empereur régnant et, en le subjuguant, gouverner la Chine aux 500 millions de sujets, devenir la fameuse impératrice Tseu-hi.
On voudrait tout citer, tout raconter. D'abord Hieng-fong, le Soleil Impérial, le souverain auquel Yi rêve de s'unir, "...dégénéré, ivrogne et débauché, une raclure, un être sans foi ni loi...". Habité de surcroît d'une totale horreur des femmes, Hieng-fong règne sur une cour que composent des gitons. On voudrait dire aussi, évoquer la Cité Violette de Pékin, que gardent des régiments de castrats... Et encore le Concours du Concubinat où, gardée par le Grand Eunuque et le Grand Surveillant, la Mère du Ciel (mère de l'Empereur) choisira, parmi cent filles dénichées d'un bout à l'autre de la Chine, les trente qui seront les concubines de son fils, formeront le Harem Impérial et tenteront de séduire l'implacable pédéraste.
Ce roman de moeurs est un fantastique roman d'aventures qui, à chaque page, confronte le lecteur à la réalité la moins vraisemblable et, génie de l'auteur, à la plus vraie. Par dizaines et dizaines se succèdent des scènes hallucinantes que gorge, gonfle et magnifie le style de Bodard.