Raymond Aron est issu d’une famille de juifs lorrains assimilés et profondément patriotes. Comme Durkheim et Bergson, il est alors représentant de la culture à visée universelle agnostique, de la Troisième République. C’est en 1933, en Allemagne, qu’il rencontrera le problème juif en même temps que le tragique de l’histoire et la pensée philosophie allemande. Depuis lors, sa propre philosophie ne pouvait lui permettre d’écarter de sa réflexion sur l’histoire l’aventure du peuple juif. La brochure De Gaulle, Israël et les juifs, publiée en 1968, rééditée ici avec beaucoup de textes peu ou pas connus, s’inscrit dans l’interrogation et l’inquiétude de toute une vie. Dans ses conférences, ses entretiens et ses articles, Raymond Aron n’a cessé de s’interroger sur l’histoire et l’avenir incertain de l’État d’Israël et sur les liens qu’un citoyen français peut garder avec ce pays singulier.