Ce tome deuxième prend l’exacte mesure de la place de Clausewitz dans le monde d'aujourd’hui. Les grandes écoles d’état-major l’enseignent, Moltke comme Foch, Lénine comme Mao Zedong l’ont lu, étudié ou appliqué. Qui d’entre tous s’y montre le plus fidèle? Clausewitz peut-il lui-même être tenu pour responsable des massacres militaires et civils de la Première Guerre mondiale ou bien pour le plus farouche procureur contre la guerre d’anéantissement menée par Hitler ? Grâce à son échec dans l’action, Clausewitz, tel Machiavel, a trouvé le loisir et la résolution d’achever au niveau de la conscience claire la théorie d’un art qu’il a imparfaitement pratiqué. Son héritage consiste en deux idées maîtresses : le principe d'anéantissement et la suprématie de l'intelligence politique sur l'instrument militaire. L'arme nucléaire confirme la deuxième et modifie le sens de la première.