Sur ce champ de bataille de Charleroi où Drieu la Rochelle a vécu sa première rencontre avec la mort en 1914, et où il retourne cinq ans plus tard, tous les détails de sa journée du 24 août revivent dans son esprit. La peur, la souffrance, le néant, y sont admirablement saisis sur le vif. Mais les pensées et les sentiments qui l'agitaient alors sont amplifiés par d'autres qui ont mûri ensuite pendant les quatre années d'enfer de la Première Guerre mondiale, puis dans les décevantes années qui ont suivi (le livre a été écrit en 1934). À la fois récit de bataille, bilan, examen de conscience, aveu d'héroïsme et de lâcheté, de révolte et de désespoir, "La Comédie de Charleroi" est aussi une comédie de la futilité et des conventions morales. Cinq autres nouvelles d'une même plume âpre et brutale complètent ce volume de l'auteur de "Gilles" sur la question de la guerre: "Le chien de l'écriture", "Le voyage des Dardanelles", "Le lieutenant de tirailleurs", "Le déserteur" et "La fin d'une guerre".