En grande partie autobiographique, "Gilles" relate quelque vingt années de la vie d’un Français entre les deux guerres mondiales. Gilles Gambier, jeune bourgeois parisien, appartient à la génération qui, à peine sortie du lycée, se voit jeter dans la Guerre de 14-18. La guerre terminée, il est bien décidé à profiter du «pays des femmes». Il entre au ministère des Affaires étrangères mais, peu capable de se discipliner, il passe continuellement du courage à la veulerie, de l’intrigue au détachement, de l’érotisme débridé à l’abstinence sexuelle. Femmes et mondanités, scandales et intrigues. Il passe pour un dilettante jusqu’à ce qu’il adhère au groupe avant-gardiste «Révolte surréaliste» dont l’activité oscille entre littérature, politique et onirocritie. Après l’échec d’un projet d’attentat du groupe contre le président de la République et un procès retentissant, Gilles fonde le journal "L’Apocalypse" où il se déclare ouvertement fasciste et au service du «catholicisme mâle, celui du Moyen Âge». Pendant la Guerre civile espagnole, il prend position pour Franco et repart faire le coup de feu. À la veille de la seconde guerre mondiale, il retrouve ainsi ce goût de la mort qui le hantait dans ses jeunes années. Livre d’adieu de Pierre Drieu la Rochelle à sa jeunesse, "Gilles" est le roman d’une époque trouble où certains Français rêvaient d’une nouvelle Europe aristocratique avant de s’engager bientôt dans la politique de collaboration avec l’Allemagne nazie.