Paul Morand a toute sa vie tenu des chroniques dans la presse. Lui, si réservé, s’y confiait parfois de manière inattendue. J’ai eu au moins cent chats rassemble pour la première fois les plus personnelles d’entre elles.
Souvenirs d’enfance, famille, amis, voyages… Parlant des autres (Proust, Larbaud…) il parle également de lui : « J’ai commencé par détester la danse… ». Le grand cosmopolite qu’il était se rend bien sûr à New York ou à Singapour, mais on le voit aussi parcourant la France, de Montfort l’Amaury à Villefranche-sur-Mer. L’inconfort anglais ? Les cafés italiens ? Son farouche angora blanc ou sa douce persane bleue ? Rien n’est étranger à Morand, dont l’œil insatiable et la parole acérée dessinent en quelques images frappantes le sentiment du monde.
La préface inédite de Pauline Dreyfus rend brillamment compte de ce Morand intime, qui semble à mille lieux du grand voyageur pressé. Même s’il précise : « Naturellement, je ne puis vous parler de moi tel que je suis, vous donner la clé de ce qui est même pour moi un mystère ; une pudeur bien connue m’arrête », voici le livre qui s’approche au plus près d’un Morand intime.