« Je veux qu’on aime les vieux, qu’on les aime passionnément, parce que l’amour, seul, a la vertu de leur faire franchir cet isthme qui nous sépare de l’inconnu », écrivait Maurice Toesca dans son ouvrage « Voyage autour de l’homme et au-delà ». Se voit-on jamais tel que l’on est ? Le jeune homme ne sait pas qu’il est jeune ; le vieillard, souvent trompé par sa volonté de ne pas vieillir, ne sait pas qu’il est devenu vieux. Le vieillard entend corriger le vieil homme à coups de conseils. De son côté, l’adulte a envie d’attirer l’attention des personnes d’âge sur certains dangers qui les menacent. Les jeunes n’écoutent rien ; ils ont peut-être raison, car ils ont la force et l’espérance pour eux. Mais les vieux n’auraient-ils pas intérêt à écouter la voix des adultes qui les aiment assez pour les protéger ? Aucun irrespect dans ce genre de conseils. Tout le monde en aura besoin, le moment venu. Le temps passe si vite ! Certaines lettres, parmi celles qu’on va lire, ont été réellement envoyées à leurs destinataires. D’autres, n’ont jamais été expédiées, bien qu’elles aient toutes été écrites à l’intention de personnes existantes. Enfin, l’idée la plus originale de Maurice Toesca est celle-ci : on ne donne pas de conseils d’une génération à l’autre, mais de jeunes à jeunes, d’adultes à adultes, de vieux à vieux. Un livre éblouissant de style, d’esprit et de tendresse.