La Métropole du Froid, c’est la formule utilisée par Hippocrate, le grand médecin de l’Antiquité, pour désigner le cerveau humain. Ces termes lumineux sont appliqués par Michel Rachline à l’univers dans lequel nous vivons, au sens propre et au sens figuré. Au sens propre, il s’agit des villes, où les gens ressemblent à des spectres, où le mensonge l’emporte sur une vérité absente. Au sens figuré, Michel Rachline évoque la banquise des sentiments, la neige qui recouvre les cœurs et les esprits, le brouillard à travers lequel nous sommes tenus de naviguer sans la boussole de l’amour, de la simple amitié ou d’un seul regard compréhensif. Il n’est pas rare que cette vie rende fou. Ce livre est le voyage d’un homme, l’auteur, dans la métropole du froid, sa vie. A dessein, Michel Rachline a mêlé le quotidien et l’inaccessible, le matériel et le spirituel, la vérité et l’illusion. Il n’est pas question de roman, puisque tout est vrai dans ce livre, bien que tout y soit faux, ou inventé. Essai, polémique, brûlot ? Rachline, s’il ne crie pas, parle fort. Dans son œuvre, après Le Bonheur nazi, Un Juif libre, quelques romans et beaucoup de poésie, La Métropole du Froid marque une pause ; il s’agit d’une réflexion dont ne sont absents ni l’horreur ni le bonheur, ni l’homme ni la femme ; cette pause le conduit à s’interroger discrètement sur le sens même de sa propre existence, de la nôtre, jetées dans la métropole du froid qu’est — que serait — la vie de chacun sans les autres et après tout sans... Dieu.