En 1904, Katia a 17 ans. Dans son village au cœur de la Russie, c’est, pour elle, le temps des danses, de l’insouciance et des amours. Un prince la courtise, un révolutionnaire est son ami, elle épouse un forgeron... Mais ce siècle, à peine commencé, est déjà celui de la violence : les cosaques du Tsar se livrent à de sauvages massacres. Katia, qui est juive, doit fuir les pogroms, son bébé dans les bras. Elle entreprend, à pied, de gagner Paris pour y trouver refuge : troïka-stop, travaux divers, aventures picaresques peuplées de personnages pittoresques et inoubliables... Longtemps après, Katia s’est souvenue et a confié, à son petit-fils, l’épopée qui avait été la sienne : celle d’une jeune Russe éprise de liberté, d’une femme qui, dans les tourmentes et les épreuves, sut garder le goût du bonheur. Grâce à son témoignage c’est la Russie toute entière qui surgit : celle des ghettos et des persécutions, mais aussi celle de la Cour impériale, des révolutionnaires, des paysans et des cosaques, tout un monde englouti ressuscité dans la ferveur.