Crier. Parler. Chanter. Tels sont les trois thèmes qui guident ici Michel Leiris. "Obscénité du cri qui, déchirant le voile du silence, semble mettre à nu toute l'horreur. Paroles : fondement des échanges humains ou clapotis sans lequel il n'y aurait qu'eau morte ? Quand cela chante à notre oreille ou sur nos lèvres, c'est que - fût-ce en les heures les plus noires - un vent fait frémir notre mâture." De l'inventaire des cris, en deçà de la parole, Leiris s'élève jusqu'au chant. Du cri qui troue le calme plat à la parole qui tresse un lien, puis à l'ivresse du chant, il fait suivre au lecteur l'itinéraire capricieux d'une chasse à la poésie, qui est aussi une lutte contre les déprédations de l'âge ainsi qu'une quête de justification.