La musique vivante – qu’elle soit celle de différentes populations ou celle dite moderne –, tel a été, pendant plus de cinquante années, le champ d’observation et le sujet des publications d’André Schaeffner. Des dix-sept essais, sinon fantaisies, composant ce recueil, presqu’aucun ne s’en tient à une rédaction première ; autant dire que tout est à peu près contemporain. Historien et sociologue de la musique, auditeur de Debussy, ami de Stravinsky, l’auteur resitue les projets de l’un, esquisse ceux de l’autre. Fondateur, en 1929, au Musée de l’Homme, du département d’ethnologie musicale, qu’il dirigea jusqu’en 1965, il expose, dans une ouverture consacrée au pré-théâtre, des réflexions nouvelles sur le rite et la musique, issues de son expérience et de sa connaissance d’autres cultures, surtout africaines. Fruits d’un long travail passionné, ces essais se lisent comme une aventure : celle d’hommes, de peuples, aux prises avec ces signes étranges, mais toujours beaux, que sont les notes et les sons.