Un roman nocturne qui sent la poudre, le Semtex et le cuir, par un maître du genre.
Inutile de chercher à lire votre avenir dans l'horoscope. D'ailleurs de quel signe êtes-vous ? Le scorpion à gilet pare-balles ? Le taureau à cornes blindées ?
Quelle espérance de vie garantit un curriculum vitae comportant les mentions suivantes : maître du hold-up sanglant, assassin esthète et mélomane, tueur pointilleux, expert en rafistolage de blessures, poète de la balistique ?
Quand on est capable de fignoler une balle blindée comme d'autres sculptent un chef-d'œuvre, on se condamne à mener la vie d'un homme solitaire se déplaçant dans un univers nocturne. Là, chacun porte un masque, on ne peut se fier à personne, et les liquidateurs pullulent : ex-terroristes, tueurs à gages, professionnels de la mort violente. En ce territoire d'angoisse on marche seul, et si le chasseur devient gibier, c'est parce que la trahison est partout.
Alors, très vite, on se change en silhouette anonyme, une silhouette de mort sous la lune blême.
Publié en 1984 au Fleuve noir dans la collection Spécial Police, Silhouettes de morts sous la lune blanche, le premier titre de Kââ, est une sorte de road story ; c'est également la première aventure de l'aventurier, son héros récurrent qui ne sera jamais nommé, et qui s'avère un personnage complexe au lourd passé, amateur de bonne chère et fin connaisseur d'alcools rares, mais également féru de philosophie et spécialiste en armes de pointe.
« Voilà qu'on demande à Kââ de parler de lui ; la question traditionnelle qu'on lui pose est de savoir comment on peut en même temps être agrégé de philosophie et écrire de la littérature criminelle.
Mais raconter une histoire est une affaire sérieuse, et un réalisme sans illusions n'empêche pas de rêver et d’élucubrer... »
Professeur de philosophie en Bretagne, où il a longtemps résidé, l’auteur, Pascal Marignac, se lance dans le roman policier en 1984 sous le pseudonyme de Kââ (nom évidemment emprunté au serpent du Livre de la jungle de Kipling).
Aussitôt encensé par la critique, Kââ est comparé par Michel Lebrun à Jean-Patrick Manchette. Et beaucoup le considère comme l’un des plus grands auteurs de polars français.