L'Énéide by Virgile

L'Énéide

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  • Genre Classics
  • Released
  • Size 70.24 MB
  • Length 714 Pages

Description

«  - Cependant le fils d’Anchise, plein de l’ordre des Dieux, suivait sa route à travers le golfe écumant, et fendait les flots noircis par l’aquilon, lorsque, tournant un dernier regard sur les murs de Carthage, il y voit luire au loin les flammes qui consumaient déjà la malheureuse Didon. Quelle cause alluma ce vaste embrasement ? les Troyens l’ignorent ; mais ils connaissent les tragiques douleurs d’un amour trahi ; ils savent tout ce que peut une femme en fureur, et de tristes pressentiments épouvantent leur âme.
Enfin leurs nefs ont gagné la haute mer ; la terre disparue se perd dans un lointain sans bornes : de tous côtés l’œil n’aperçoit que l’immense étendue des eaux, que l’immense étendue des cieux. Tout à coup s’amasse au-dessus de leur tête un sombre nuage, portant la nuit et la tempête : une ténébreuse horreur se répand sur les ondes. Le pilote lui-même, Palinure, a pâli : « Ciel ! de quelle ombre affreuse l’horizon s’enveloppe ! Dieu terrible, oh ! Neptune, que nous prépare ta colère ? » Il dit, fait resserrer les voiles, fait peser sur les rames, et présente obliquement la vergue au souffle impétueux des vents. Alors s’adressant au héros : « Non, magnanime Énée, quand Jupiter m’en répondrait lui-même, je n’espérerais pas aborder l’Italie par un ciel si contraire. Les vents changés mugissent contre le flanc des navires ; ils s’élancent en furie du couchant orageux, et l’air se condense de toutes parts en épaisses vapeurs. Mon art ne suffit plus contre l’effort de la tourmente, et l’agile aviron frappe vainement les flots. Puisqu’un Dieu plus fort nous entraîne, suivons la route qu’il nous montre ; et tournant les proues à son gré, voguons où le sort nous appelle. Si ma mémoire ne m’abuse, si ces astres sont ceux que j’observai naguère, non loin de ces parages doivent s’étendre les bords fidèles de votre frère Éryx, et les ports Sicaniens : dirigeons vers eux notre course. »
Le sage Énée répond : « Oui, je le vois, ainsi l’ordonne la fougue obstinée des vents, et ta lutte impuissante n’en triompherait pas. Abandonne la voile à leur souffle, et cherchons la Sicile. Où trouverais-je une contrée plus chère à mon cœur, un lieu de repos plus doux pour mes galères fatiguées ? Là règne Aceste, digne rejeton de nos aïeux ; là dort en paix la cendre de mon père. » À ces mots, on cingle vers le port, et les zéphyrs favorables enflent les voiles déployées. La flotte rapide vole sur l’humide azur, et bientôt les nochers saluent d’un cri de joie ces rivages connus. ».
Le texte intégral est présenté avec un index. Chacun des chapitres est illustré. Un Dictionnaire d'explication des principaux mots "difficiles" du texte est également intégré ( glossaire ). Il est possible de lire ou d'écouter les textes, chacun des chapitres offre une musique ou une ambiance sonore d'introduction.

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