C'est par la tête que pourrit le poisson, dit un proverbe plus ou moins chinois.
C'est la tête de notre civilisation que commencent à pourrir ces entreprises malfaisantes que sont les sectes, avec leurs 500 000 à 600 000 adeptes adultes. Dans la variété de leurs dogmes, un trait commun : attaquer ce qui fait le principe même de notre civilisation industrielle notre esprit critique, notre libéralisme, notre goût pour la raison, l'innovation, et l'action individuelle.
À la place se développent les superstitions les plus folles, la négation de la science, de la médecine en particulier, assorties de l'obéissance absolue à un gourou. D'où irresponsabilité, et finalement passivité dans une sorte de Nirvâna comparable à celui qu'offre la drogue.
S'appuyant sur une analyse détaillée des procédés de captation utilisés par les principales sectes, Roger Ikor nous incite à y voir clair et à agir en conséquence. Pour cet homme éprouvé dans sa chair par les ravages des sectes, redresser le cap, désamorcer la peur panique que nous semblons éprouver devant l'avenir, sont choses possibles en restaurant une morale fondée sur les données permanentes de la nature humaine une nature humaine débarrassée de tout masque ou illusion ainsi que sur la réalité nue de notre monde actuel.
Romancier, auteur d'une vingtaine de livres dont Les Eaux mêlées (Prix Goncourt), Roger Ikor a vu mourir son plus jeune fils, devenu à vingt ans le jouet d'une secte. Cet épisode dramatique lui a inspiré Je porte plainte, livre écrit « à chaud » dans le feu de la douleur et qui fut le début de son combat contre les sectes et leurs dangers. Un combat qui nous concerne tous, parents ou non.