L’amour ? Le plaisir ? Forces subversives rejetées et calomniées par une civilisation qui se méfie de tout ce qui permet d’échapper à la dictature de l’esprit de sérieux, et au malthusianisme de la prudence ? Critique d’une société qui, par goût du profit, et par peur de la vie, s’est réfugiée dans le travail, et qui a mis à l’index les joies échappant à son contrôle ? Plaidoyer pour une jeunesse incomprise, méconnue, qui refuse justement l’engrisaillement et l’enrégimentation, une jeunesse révoltée, rebelle, inquiète, instable ? Pourtant, ce livre n’est pas un traité, ni politique, ni philosophique. Je ne prétends faire œuvre que de moraliste. Mais, peut-être, à travers ce goût et ce respect que j’ai toujours exprimé pour la vie, pour la liberté, pour le plaisir, et cette conviction que nos désirs et nos rêves ne dépendent, pour être satisfaits, que de notre audace et de notre courage, que nos intérêts véritables sont bien loin du profit, que la résignation est, presque toujours, mauvaise conseillère, peut-être certains trouveront-ils une philosophie qui les aidera à se fier davantage à eux-mêmes, à oser vivre plus librement, plus généreusement, au-delà des sécurités peureuses et des mortelles prudences. Je ne sais rien qui soit plus digne d’un écrivain, et qui pourrait me plaire davantage.