Voici quelque trente ans, au début de l’hiver, dans une grande villa rococo de la Côte d’azur, l’étudiant Jean-Pierre Eckermann interroge l’un des plus célèbres écrivains du monde : Johann-Wolfgang Goethe, qui vient de rentrer des États-Unis. Bien qu’il ait près de deux cents ans, il a conservé sa lucidité, sa bonne humeur, son ironie, son cynisme. Dix entretiens se prolongeront fort avant dans la nuit. Goethe répondra à toutes les questions que lui posera le jeune Eckermann : le sort de l’Europe et celui de sa culture, la littérature, l’art, le destin du christianisme, l’amour... Tous les sujets qui hantent l’esprit contemporain seront analysés par cet esprit sceptique et génial. Ce livre foisonnant mais d’une grande limpidité d’écriture, conjugue tous les genres littéraires : la biographie romancée, l’essai, l’histoire, le dialogue philosophique, le traité de morale, le roman d’amour. Ce perpétuel dialogue entre le passé et l’avenir, l’intelligence et la vie, le scepticisme et la foi, l’esprit classique et celui de Mai 1968, est une saisissante remise en question du génie européen. Ce livre surprenant fait songer tour à tour aux Mémoires d’Hadrien, aux Noyers de l’Altenburg, et au Déclin de l’Occident, avec une qualité assez rare : l’humour. “Goethe m’a dit” n’est pas seulement un livre de culture et de réflexion : c’est un ouvrage gai. On retiendra surtout qu’il inaugure un nouveau genre littéraire : celui de la biographie fictive.