Il y a cent ans, d'avril 1915 à juillet 1916, était perpétré le génocide du peuple arménien par les nationalistes jeunes-turcs. L'Empire ottoman, alors en guerre au côté des puissances centrales, les accuse d'avoir pactisé avec les Russes et de se rebeller contre Constantinople, trouvant là l'occasion de régler la " question arménienne ". Sous prétexte de déplacer la population arménienne loin du front, commencent des opérations de déportation et de massacre systématique : plus d'un million d'êtres exterminés, les deux tiers des Arméniens de Turquie.Ce n'est qu'en 1984, après un demi-siècle de silence, que ce crime imprescriptible était porté à la connaissance de l'opinion mondiale par le Tribunal des peuples, à Paris. Reconnu par les Nations unies l'année suivante, puis par le Conseil de l'Europe, le génocide des Arméniens ne l'est pas par la Turquie, et demeure un sujet de friction entre Istanbul et l'Europe. Ce livre reprend les contributions au colloque, signés des plus grands spécialistes de la question (Yves Ternon, Pierre Vidal-Naquet...) et inclut une nouvelle préface.