Pendant que certains ont la langue bien pendue!
Corinne Tisserand-Simon a la langue qui saigne. S'est-elle juste mordue la langue ? A-t-on cherché à lui couper la parole de façon anatomique ou métaphorique ? Ce que nous révèle ce recueil en ce qui concerne le choix de ce titre "équivocatoire" serait plutôt dans la difficulté du choix précisément. Celui des mots pour exprimer des sujets dont il est difficile de parler. A force de se mordre la langue pour dire ou ne pas dire, pourquoi ne pas se la trancher pour que jaillisse l'écriture. Aucun mal, aucune gravité sauf celle qui s'affirme comme nécessaire et pourtant …Le sang de ma langue n'a rien à voir avec une mutilation ni avec un quelconque syndrome de Renfield. Corinne Tisserand-Simon a juste trouvé l'encre pour écrire sur la violence, la guerre, la solitude, les fenêtres parce qu'il faut bien se cautériser par l'air du temps pour pouvoir aborder l'enfance sans rémission, le corps en démission, l'amour rédempteur pour aboutir à l'art salvateur. Celui des autres et le sien !