Le cri n'annonce pas la fin, l'agonie mais au contraire c'est le départ d'une modulation que l'écriture doit suivre. L'écrit tourne au cri intérieur et décrier se confond avec décrire. Le cri comme écrit qui exprime la vie.
Le cri, en fissurant le mot, nous permet d'entrevoir les choses dans leur épaisseur et leur profondeur.
Nous empruntons avec lui des chemins de traverses métaphysiques. Nous avons fait le choix de textes qui font remonter quelque chose à la surface, certains même faisant exploser les mots, et avec eux, l'unité et la stabilité du sujet et du réel. Poétiques, politiques, polémiques et même spirituels, au fil des pages, nous espérons que nos lecteurs entendront à travers les lignes ces cris du cœur, de ce cœur qui a ses raisons.
Quand j'écris, je crie parait alors comme une intuition primale ! Une intuition jouant le même rôle que le "cogito" dans l'ordre de la pensée mais qui elle au moins tire l'individu de sa solitude : Que l'on m'entende ou pas, je crie donc nous sommes !