Une classe de quatrième, la quatrième « orange », du dortoir à la cour de récréation. L’école de la nuit et du jour. Acteur et témoin, le chœur monolithique, monocorde, des jeunes pensionnaires qui œuvrent avec soin à la destruction du bouc émissaire qu’elles se sont choisi. Saligia, une élève bien différente des autres, sorte de poupée malade et favorite des religieuses pour des raisons qui lui échappent, engagée avec la responsable de l’établissement dans une relation amoureuse qu’elle ne peut concevoir, est le souffre-douleur nécessaire à l’harmonie de la classe. La Quatrième orange, c’est l’adolescence enfermée dans un pensionnat, et d’autant plus sciemment, redoutablement cruelle. Trente et une élèves, un dortoir, une sœur vêtue de noir, un professeur de gymnastique et une corde lisse travaillent à l’accomplissement du drame. Après Le Long Séjour, où Régine Detambel relatait sans complaisance une journée dans une maison de retraite, La Quatrième orange vient en écho, une vie plus tôt.
