Saint Épiphane de Salamine vécut à Chypre au IVe siècle. Père de l'Église connu pour son combat acharné contre l'hérésie, on lui attribue pourtant cinq textes dénonçant le recours aux images. Ces écrits lui ont même valu le titre de précurseur des iconoclastes du VIIIe siècle. Il aurait considéré toute forme de vénération d'image, aussi chrétienne soit-elle, comme étant une forme d'idolâtrie. En accord avec la religion juive, il aurait interprété le 2e commandement comme étant une interdiction absolue de toute image. On a fait d'Épiphane le dernier témoin d'un christianisme primitif, aniconique et iconophobe. Il existe toutefois de nombreuses contradictions entre la doctrine de ces cinq écrits iconophobes et celle des œuvres incontestablement authentiques de saint Épiphane. La tradition iconographique est-elle une simple adaptation de l'art représentatif par les chrétiens des premiers siècles, en toute conformité avec l'Évangile et la foi des apôtres, ou constitue-t-elle une forme de corruption de la foi pure, aniconique et iconophobe des origines ? La question de l'authenticité des documents attribués à Épiphane est donc centrale. Seule une authentification des cinq textes peut nous permettre de trancher la question. C'est à cette tâche qu'a voulu s'atteler l'auteur en entreprenant la recherche qu'il nous présente dans ce livre.