Les théologiens catholiques et protestants, ainsi que la majorité des historiens de l’art, ont traditionnellement identifié le Père, le Fils et le Saint-Esprit dans deux scènes de la création sur deux sarcophages qui datent du milieu du IVe siècle : le Sarcophage dogmatique dans le Musée du Vatican et le Sarcophage de la Trinité-Épouses dans le Musée archéologique d’Arles, France. Ce livre présente le point de vue que les savants, au moment de la découverte de ces sarcophages, 1838 et 1974 respectivement, étaient influencés par la vision théologique et artistique séculaire de l’Occident et ont mal interprété les images comme trinitaires au lieu de christologiques. Cette vision affirme que des images anthropomorphiques de la Trinité et de Dieu le Père sont acceptables, sans les encourager. Alors, en voyant trois hommes dans une scène de la création d’Adam et Ève, les experts ont « naturellement » identifié les trois hommes comme Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. L’auteur de cette étude argumente que de telles images, créées vers 350, seraient impossibles à imaginer si on se plaçait dans le monde théologique et artistique des chrétiens de cette période, les premières images anthropologiques de la Trinité et de Dieu le Père n’apparaissant qu’au Moyen-Âge occidental. La vision théologique de la création pendant les premiers 1000 ans de l’histoire chrétienne identifiait le créateur comme le Christ-Logos, l’agent actif du Père invisible, et c’est lui qui est représenté dans les illustrations de la Genèse et même jusqu’à la période médiévale en Europe occidentale : y compris les images de la création sur la cathédrale de Chartres. La conclusion : les interprètes ont analysé les images sur les deux sarcophages à la lumière d’une vision étrangère à celle des chrétiens qui les ont créées, ainsi faussant la vision théologique et le sens des images chrétiennes de cette période patristique.