«Ma mère lui tient froid. Elle transpire, la pauvre, à force de lui tendre de l’amour, qu’elle dit, qu’elle croit, et qu’il ne prend plus. C’est qu’ils vivent un amour qui ressemble à l’ennui, une étape imbécile, à deux, à se chamailler. Je crois qu’elle l’aime parce qu’il le faut. Lui reste pour l’enfant. L’enfant bientôt jeune homme qu’ils ont eu finalement.»
Il a dix ans, il redoute le drame entre ses parents - qu’ils s’entretuent, par exemple. Jusqu’au jour où, las de leurs gesticulations, il accomplit en toute innocence un premier acte barbare et libérateur.
Voilà comment on devient un méchant garçon, bien dans sa peau, de loin supérieur aux siens dans l’art de faire mal.
Claire Castillon est douée pour ces histoires horribles murmurées à l’oreille du lecteur. Elle décrit la perversité comme un mal ordinaire. Elle a du style et du mordant.
Claire Castillon a vingt-sept ans, elle a signé trois romans - Le Grenier, Je prends racine et La reine Claude - ; ainsi qu'une pièce de théâtre, La Poupée qui tousse, qui s'est jouée à Paris.