Alors qu’on parle de « village planétaire » dont tous les habitants accéderaient aux mêmes possibilités, au Sud, la mondialisation offre un visage particulier. S’ils ne sont plus nommés « en voie de développement » ou « du tiers monde », ces pays présentent des spécificités fortes. Les inégalités sociales et spatiales y sont plus marquées qu’au Nord. De même, l’augmentation des flux de personnes, de biens ou de capitaux échappe en partie aux sociétés, tout comme la réorganisation des activités économiques et des pouvoirs, qui néglige souvent les populations. Dans cet ouvrage, la mondialisation est appréhendée à travers les modifications de l’espace, révélatrices des grands enjeux et rapports de force qui s’exercent au Sud. Les mutations spatiales urbaines et rurales traduisent en effet la capacité des pays du Sud à faire de la mondialisation une source d’enrichissement. Elles montrent aussi des régions, des communautés, des familles déstabilisées et appauvries par ces changements brutaux. À partir d’études menées dans une dizaine de pays, il s’agit de décrypter la mondialisation dans ses aspects sociaux et environnementaux. Populations et sociétés du Sud, en migrant à l’étranger, en se connectant aux réseaux mondiaux, en régulant l’accès aux ressources, en recomposant l’espace politique, en cherchant des appuis internationaux, tracent aussi leur propre voie de développement territorial. Cet ouvrage s’adresse à un public d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants, de journalistes et de responsables d’ONG. Ils y trouveront matière à penser l’avenir d’un monde en plein bouleversement.