Si le XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle ont été relativement bien défrichés par les spécialistes de la « réception médiévale », l’un en tant qu’âge d’or des « antiquaires », l’autre parce qu’il voit l’institutionnalisation définitive des études de littérature du Moyen Âge en France, il n’en va pas de même de la période intermédiaire, qui s’étend de la Révolution au Second Empire. Or cette période scrute elle aussi « son » Moyen Âge, un Moyen Âge qui ne se confond pas complètement avec celui des écrivains romantiques, déjà bien étudié, ni avec la vogue troubadour qui l’accompagne. Il importait de mettre en lumière cette zone grise de l’histoire de l’érudition pour compléter le panorama de la redécouverte du Moyen Âge par la Modernité. ,Des portraits de médiévistes volontiers atypiques côtoient des analyses portant sur des corpus et des médias emblématiques du tournant du XIXe siècle, pour nous restituer le foisonnement d’une période qui s’impose comme le creuset du médiévisme moderne.,