Les érudits ne sont pas seulement ceux qui « font avancer la science » en laissant à d'autres le soin de populariser les « arides » matières sur lesquelles ils travaillent. Ils ont été, et ils sont encore, dans bien des cas, les artisans de la réémergence de larges pans de la culture mondiale dans l'imaginaire du grand public. N'en déplaise à certains, l'érudition n'est pas toujours l'ennemie du plaisir esthétique et, dans le cas du Moyen Âge, en particulier, le rôle joué par nombre d'universitaires et d'érudits dans la réapparition de la civilisation et de la littérature médiévales à l'horizon de notre quotidien est considérable. Les communications réunies ici, issues d'un colloque de l'Association « Modernités médiévales » qui s'est tenu à Lausanne du 21 au 23 octobre 2010 évoquent un très large spectre de pratiques : écrivains frottés d'érudition, savants tentés par la littérature ou simplement poussés par un goût vif et empathique de la vulgarisation, érudits désireux de construire des passerelles entre le passé et le présent. Toutes ces évocations sont encadrées par les témoignages directs de deux grands érudits (Michel Zink et Paul Verhuyck) qui n'ont pas jugé indigne d'écrire eux-mêmes des romans.