La lumineuse clarté de l’auteur, et cette probité si rare d’associer constamment les hommes à leurs chefs, les sans-grade aux supérieurs, ont valu — aux récits d’histoire de Pierre Nord — l’appréciation élogieuse des critiques les plus divers, qu’il s’agisse « Des Cadets de Saumur », de « Leclerc et ses hommes », etc... Il n’est pas douteux que son succès auprès de la jeunesse, tient de ce don de faire vivre le récit « comme si le lecteur y était », et de lui faire partager — sans effort — l’émotion virile des grandes heures de notre Histoire. Les jeunes lecteurs de « Rouge et or » retrouveront dans « Pages de gloire » ce don inimitable de « la chose vécue », et sauront dégager la haute leçon d’énergie qui imprègne ces pages, où les plus humbles prennent figure de géants. Pierre Nord explique que — dans toute guerre — il y a des revers, que certaines défaites sont plus glorieuses que des victoires et, surtout, qu’aucun sacrifice n’est inutile : un soldat ne meurt jamais pour rien. L’auteur le prouve à sa manière, qui est de faire parler les faits, dans ce saisissant style d’action, où l’enseignement surgit à chaque ligne du récit des actes, des gestes, du drame. C’est parce que l’Armée d’Afrique était capable de se sacrifier à Sidi-Brahim — ou à Camerone —, qu’elle finit par pacifier toute l’Afrique du Nord. C’est parce que l’esprit des Cadets de Saumur et des héros de Bir-Hakeim animait les armées françaises de la Libération, qu’elles ouvrirent la route de Rome au Belvédère, et provoquèrent la déroute allemande au Débarquement de Provence. Les vivantes illustrations de Raoul Auger font corps avec ces pages de gloire.