Dans ces entretiens avec Laure Adler réalisés peu de mois avant sa mort en automne 2021, Etel Adnan retrace avec profondeur et émotion les expériences fondatrices de sa démarche artistique, entre la poésie et la peinture. De sa jeunesse au Liban à sa reconnaissance tardive (et « fatigante ») lors de la Documenta en 2013, en passant par ses années américaines à New York et surtout en Californie, la conversation devient vite complice, et c’est le destin parfois difficile des femmes qui est revisité, questionné. Ce qui est étonnant, c’est la tonalité vivifiante et primesautière du livre, et l’absolue croyance en la beauté qui l’habite : la beauté du monde, la beauté de l’art. La conclusion est en vérité une magnifique ouverture : « Aujourd’hui, c’est le printemps. Il y a cette belle lumière. Regardez, les fleurs dans le vase. L’olivier sur le balcon. C’est une bonne journée. »