Cet essai s'intéresse, à travers les œuvres de Cervantès, Flaubert, Tolstoï, Dostoïevski, Proust, Kafka, Gombrowicz, à la façon dont le roman moderne éclaire et explore le présent grâce à la mémoire qu'il a gardée de mondes disparus.
Le roman n’est pas seulement, comme on le définit presque toujours, un art du présent et de la nouveauté. Il est aussi un art de la mémoire. En fait, c’est parce qu’il se souvient des mondes anciens et de leurs valeurs qu’il peut prendre acte de ce qui est nouveau.
Cet essai s’intéresse à la façon dont le roman, depuis Cervantès, est le témoin des grandes disparitions qui hantent et façonnent la conscience moderne: la disparition du destin d’abord, dont les conséquences n’ont pas fini de s’épuiser, puis celle de l’héroïsme et, à partir du vingtième siècle, la disparition proprement vertigineuse du temps ordonné et de la mémoire elle-même.
À partir des œuvres de Flaubert, Tolstoï, Dostoïevski, Proust, Kafka, Gombrowicz, ce livre montre comment le roman moderne, par la mémoire des mondes disparus qui est au coeur de son aventure, éclaire le présent comme aucun autre art n’y parvient.