Il y a des professions qui n’offrent pas de garantie en matière de retraite : tueur professionnel par exemple...
[...] — Tu peux tomber la veste, tu sais.
Marvin tombe la veste. Ici, il peut. Ce n’est pas Albert qui se formalisera de voir le Colt à canon long dans le holster qu’il porte sous l’aisselle droite, crosse en bas, revolver maintenu en place par une languette de cuir à velcro épousant le percuteur. Marvin est gaucher, déteste les automatiques et ne cherche plus à défourailler express depuis belle lurette - depuis qu’un plus rapide que lui a démoli sa rotule.
— Je me doutais que ce serait toi qui viendrais, Marv’.
— Mieux valait pour toi, non ? Un autre serait venu en bagnole, discrètement...
— J’aurais été averti quand même ! Depuis le temps, je me suis fait des amis dans la région. Les têtes inconnues sont vite repérées. Les gens d’ici ne sont pas méchants, seulement curieux... Tu as fait bon voyage ? [...]
Jean-Hugues Oppel continue à jouer avec les situations archétypales du polar : le tueur fatigué, le contrat de trop, et en quelques pages vous offrent un condensé d’humanité très noire... Pourquoi se pastiller 300 pages alors qu’un shoot de 20 pages d’Oppel vous offre un pied identique ?...