Même les cireurs de pompes rêvent de gloire...
[...] En-dehors des hautes sphères administratives, du personnel d’encadrement de quelques entreprises dynamiques et des marécages médiatico-mondains de la société civile, le cirage de pompes est une activité en forte régression. Tout le monde possède chez soi de quoi entretenir ses chaussures, petit matériel rituel rangé dans un carton, une boîte, un quelconque contenu relégué au fond du placard à balais. Généralement. Ajoutez à cela les effets “mode” pervers : tongs (très portées par les mamans), sandales à marguerite en plastique, socques de bois (indispensables avec le futon du salon), santiags en peau de requin pas-touche-c’est-fragile, godillots caterpillés et godasses façon randonneur de-la-graisse-de-phoque-et-rien-d’autre, baskets, tennis, espadrilles... [...]
Personnage transparent au quotidien sans relief, le cireur Touchet cherche tous les moyens d’échapper à sa condition modeste. Mais la succes story se fait attendre, pour le plus grand plaisir du lecteur de ce conte cynique. L’écriture alerte de Jean-Hugues Oppel fait invariablement mouche : humour noir et rire jaune au rendez-vous !