Dans sa préface aux « Jeux de la mort et de l’espoir » (Encres-Recherches), le grand philosophe Vladimir Jankélévitch décrivait en termes chaleureux, à propos de Henry Bulawko, auteur de ces souvenirs d’Auschwitz : « Il n’est pas aigri. La gentillesse, l’humour, le sens de l’amitié sont sortis indemnes, chez lui, des cercles de l’enfer et de la haine ». Quelqu’un a dit qu’il n’était plus possible de chanter après Auschwitz. Et pourtant ! Si Henry Bulawko ne peut associer le rire à ce que fut « la solution finale de la question juive », il a trouvé, dans l’humour — et dans l’humour juif en particulier —, une sorte de revanche sur la perversion raciste et antisémite. Le rire est une arme contre l’adversité, contre la bêtise et contre le renoncement. Ce recueil d’histoires juives et israéliennes, nullement exhaustif, veut être un rayon de soleil, un zeste d’espérance, un clin d’œil complice aux amoureux de la vie. Après tout, le rire est le propre de l’homme, donc du Juif. Shemuel Katz, comme on le verra, est un des plus populaires illustrateurs et caricaturistes d’Israël. Membre d’un Kibboutz, donc idéaliste, il sait préserver — dans ses traits — le respect de l’homme. Il nous apporte, en quelques dessins, une vision réconfortante de son pays, Israël.