Pierre Rochambaud est un peintre célèbre qui a un dieu, Léonard de Vinci, et une passion, les femmes. Il vit au milieu d’une sorte de harem, constitué par ses nombreux modèles, Marthe, sa femme de ménage, et Marine, jeune intellectuelle d’excellente famille, qui est à la fois sa maîtresse et sa muse : c’est pour elle qu’il recherche ce bleu qu’il appelle « couleur de l’âme ». Or, Marine est sur le point de lui échapper, puisqu’elle parle de se marier avec un biologiste de son milieu. Au cours d’un voyage à Amsterdam, Pierre rencontre une jeune femme, Garance, qu’il ramène et installe dans son atelier. Garance est accompagnée de sa fille Chantal, six ans, qui représente pour Pierre l’innocence et l’intuition artistique. Marine, jalouse, revient et se laisse séduire par Garance. Cette nouvelle forme d’amour physique la comble si bien qu’elle peut se libérer à la fois de son fiancé et de ses complexes. Garance s’efface alors et laisse à Marine la place qui lui revient dans la vie de Pierre. Qu’il soit sacré (la peinture) ou profane (la chair), l’amour apparaît dans ce roman comme un ferment divin. Pierre est en quelque sorte le prophète d’une religion qui a sa Marthe et sa Marie, sa Lilith et son ange... De nombreuses dissertations sur les peintres, la création artistique et la métaphysique agrémentent cette œuvre profondément symbolique et qui révèle une double sensibilité, celle du peintre et de l’écrivain.