Si la poésie, ce dialogue avec l’invisible, c’est-à-dire avec tout ce qui nous entoure, nous en transmet les plus secrets messages, le recueil de Michelle Seurière traduit, dans son registre d’une séduction si particulière, cette somme de sensations que seul sait interpréter le vrai poète. Ici, le thème majeur, moins que l’amour ou la mort, est celui de la fuite du temps, de son caractère relatif. Souvenirs ou prémonitions, anxiété du passé, charmes de l’oubli : cette angoisse métaphysique s’exauce et se résout ici dans des images qui se pressent, et selon ce rythme où le poète sait apparaître. Et c’est pourquoi, tel que l’écrit Gérard Mourgue dans sa préface : « Il n’y a qu’à l’écouter, et laisser faire le silence. »