Les gens comme-il-faut, les idées toutes faites, les carrières honorables, le travail à la sueur de son front, les grands mensonges millénaires d’effort, de devoir, de contrainte, on commence par leur dire : « stop ! c’est plus possible ! on n’est plus partants ! on ne marche plus, non mais ! » Question de survie, quoi ! On continue avec la drogue, un sacré coup de défonce, et tout jeune avec ça, et puis les filles, beaucoup de filles, ou plutôt l’orgasme, parce que, le saviez-vous ? c’est beau une fille qui jouit. Enfin, le Grand Refus, et tout le bataclan. Un jour, on était un peu sonné par la drogue, pas très frais, il faut bien l’avouer, on rencontre Cyle ; alors Cyle, ça change tout. Les choses tout à coup deviennent vivantes et vraies. Et avec Cyle, la fille « aux yeux d’ange homicide, aux lèvres de gamine qui se touche en mangeant des tartines, ça devient la quadrature du sexe, une véritable ascèse, une ascèse érotique, longuement, précisément, passionnément décrite, parce qu’entre les cuisses de Cyle, on trouve toutes les romances et toutes les guerres saintes, parce qu’il y a « Dieu entre les cuisses de Cyle ». De la haine, oui, certes, et il en faut, pour se protéger contre une civilisation où la mort est contagieuse - la mort de l’âme s’entend. Mais aussi la transe, l’amour, sans bobards ni frisettes, et puis le divin, ici, tout de suite, à portée de la main, mais il faut le cueillir, oser le cueillir, comme le fruit, jadis, dans le premier jardin, vous vous souvenez ? SEX-ROUGE, c’est lyrique, c’est prophétique, c’est tout le mois de Mai 68, mais sans doute encore bien plus le futur Grand Soir, la grande explosion à venir. Et si c’était tout près, tout près, hein ?