L'étrange pénitencier où débarque Henri a beau porter le nom historique de Cayenne, il n'en est pas moins le symbole d'un étrange Purgatoire, confinant à un Enfer humain tout aussi étrange. Pourquoi Henri est-il envoyé là ? Pourquoi a-t-il quitté sa jeune femme, Irène, qu'il aime pourtant profondément ? La réponse à ces deux questions, c'est au lecteur de la chercher : elle variera selon chacun. Peut-être l'existence d'Henri au pénitencier est-elle l'image de l'existence même ? Peut-être Castel, le directeur tout-puissant de cette île du Diable, qui se livre à des expériences physiologiques et psychologiques sur ses " sujets ", est-il un aspect de la raison démente qui régit le monde ? Même le destin final d'Henri nous laisse sur un point d'interrogation...
Tel est ce roman, où Bioy Casares rompt, une fois de plus, totalement, avec les traditions classiques de la fiction littéraire, et qui vous prend si bien, pourtant, dans les mailles de sa trame que l'on en vient à se demander si là ne sont pas la vraie réalité et le vrai réalisme.