Il faut de patientes manœuvres pour l’établissement d’une assise, d’un angle de vue d’où les choses ne soient plus antinomiques et pour que l’apparente dualité : dedans-dehors, moi-l’autre, l’infiniment petit et l’infiniment grand, la substance et l’idée qui la précéda, qui ardemment l’enveloppe, la vie-la mort, redevienne comme l’endroit et l’envers d’une même et somptueuse étoffe qu’on ne se lasse pas en détail de contempler. De là ces démarches pour envisager un état de conscience comme si c’était un paysage extérieur, et l’univers comme s’il n’était qu’un prolongement du dedans. De là le désir d’une main mise sur les images, les imaginations venues des temps lointains, et cette soumission à l’être le plus intérieur, cellule ou géode enfouie dans les charniers de la terre, connaissant sans connaître et voyant sans voir. Dedans et dehors, s’accumulent les saisons, les nuages, les fourmis, les hérons, les villes défaites, le pullulement des germes, le bruit du sang, le bruit du cœur au zénith. S.J.