Ce livre est une déclaration d’amour-passion pour une reine, Séville, et une invitation à rêver en son royaume, l’Andalousie. Dans la plus haute lignée des écrivains français amoureux de l’Espagne — Mérimée, Gautier, Montherlant… — Jean Cau, au rythme de ses Sévillanes, voit et chante, offre et dévoile sa Séville, son Andalousie, son Espagne, comme on le ferait d’une amante à l’égard de laquelle on éprouve une passion jalouse. Peintre, il peint la célèbre Semaine Sainte sévillane avec un bonheur inégalé. Aficionado, il initie le lecteur au monde d’ombres et de lumières de la tauromachie à travers la plus fameuse des Ferias. Mais, et là est le sortilège du livre, Jean Cau, à propos de Séville en pleurs et en fêtes, fait l’école buissonnière pour raconter des « histoires », tracer des portraits, graver des caprices goyesques, donner vie à Dom Juan ou à ses émules toreros, évoquer le flamenco, inviter enfin à comprendre ce tragique que l’Espagne mêle toujours à son génie picaresque. Aussi bien Sévillanes, le plus beau chant qu’ait inspiré une terre étrangère à l’amour sorcier (et sourcier) d’un écrivain français, est-il l’aveu secret d’un exil lorsqu’on a connu, là-bas, des paradis.