Parbleu ! qui vous dit que son baiser ne soit pas voluptueux, et suave, et grisant, à cette fille d’amour, et qui vous reproche de vous intoxiquer à ses lèvres ?
A coup sûr ce baiser est un nid de saveurs fortes et douces, quand vous le cueillez sur sa bouche le soir, au dessert, dans l’enivrement de la fête. Alors il est tout parfumé par les vins à l’âme odorante, par les épices et les truffes, par les fruits gonflés de soleil et de suc, par les légers encensoirs du tabac d’Orient, par la mousse du champagne, par le poivre des liqueurs, par le bagout ravigotant d’une blague endiablée, même endiablotinée, où voltigent toutes les cantharides du désir.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.