Le 22 octobre 1976, six mille exemplaires d'un livre intitulé Prison d'Afrique sont saisis à la sortie de l'imprimerie sur l'ordre de M. Michel Poniatowski. L'auteur, Jean-Paul Alata, Français d'origine, est resté en Guinée lorsque ce pays, en 1958, a choisi l'indépendance, et s'est vu retirer alors la nationalité française. Conseiller du président Sékou Touré, il occupe de hautes fonctions dans l'administration. En 1971, il est arrêté, emprisonné, accusé d'avoir comploté contre le régime. Affreusement torturé, il avoue. Après cinquante-quatre mois d'incarcération inhumaine, il est libéré sur intervention du gouvernement français. De retour dans notre pays, il entreprend de raconter ce qu'il a vécu : le camp, les sévices, la souffrance, l'humiliation. Le pouvoir ne tolère pourtant pas que l'opinion française sache. Pourquoi cette inacceptable atteinte à la liberté d'expression ? Pourquoi un ministre de l'Intérieur interdit-il un livre, écrit en français, sur le territoire français, imprimé et édité en France, en utilisant une loi de 1881 qui vise les ouvrages de provenance étrangère ? Pourquoi cette incroyable décision ? Raison d'État ? Intérêts économiques ? Politiques ? Stratégiques ? C'est à ces questions que répondent les auteurs, Hervé Hamon et Patrick Rotman, journalistes à Politique Hebdo. Leurs découvertes éclairent brutalement la collusion entre les grands intérêts du capitalisme international et certains régimes qui se prétendent, comme celui de Sékou Touré, révolutionnaires...