Jeanne Boullen (prononcer "Boulène") fut l'amie inconnue de Jean Moulin — pas sa petite amie, simplement son amie. Fille d'ouvriers protestants, elle se fait infirmière. Timide mais intrépide, aussi rieuse que sérieuse, elle s'engage à corps perdu dans la "défense passive" dès le début de la guerre et, ayant recontré le préfet de Chartres dans la débâcle de mai 1940, elle en devient la collaboratrice dévouée, l'admiratrice sincère, l'amoureuse sans espoir.
Jusqu'en 1942, Jeanne sert de coursier à Jean Moulin, remplit les missions qu'il lui confie, tout en aidant les uns et en sauvant les autres des griffes vichystes et nazies, et non sans épouser un jeune poète juif autrichien, lui donner deux fils, avant de partir en Israël en 1945.
Après deux années de recherches, Jacques Baynac a retrouvé la famille de cette "belle personne" et, dans une vieille valise grise, les cahiers de souvenirs de Jeanne, restés inconnus de tous.