Henri Alleg a dix-huit ans quand il découvre l’Algérie coloniale en 1939. Ce devait être une simple étape d’un voyage à travers le monde, mais très vite il se lie avec de jeunes militants algériens indépendantistes et communistes. Antifasciste, il lutte dans la clandestinité contre l’invasion allemande jusqu’au débarquement allié en 1942. A la Libération, il devient permanent de la Jeunesse communiste et membre du comité central du Parti communiste algérien. En 1951, il est nommé directeur d’Alger républicain. Ce journal populaire qui se veut le porte-parole de la révolution algérienne sera interdit en 1955. La même année, un décret du gouvernement interdit le Parti communiste algérien, la répression s’intensifie. Henri Alleg est arrêté en juin 1957. Inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État, il est incarcéré à Alger. C’est en prison qu’il écrira La Question, un livre-événement dans lequel il dénonce la torture dont il a été victime. Publié en 1958 aux éditions de Minuit, il sera très vite saisi par les autorités françaises. Mémoire algérienne est un témoignage exceptionnel sur les mouvements politiques et le climat social en Algérie à la veille de l’indépendance. C’est aussi un hommage chaleureux aux anciens compagnons de lutte.