Et si l’Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l’ancienne métropole se croit toute-puissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible !
À l’issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais patrons. Le monde entier trépigne dans leur salle d’attente. Pour la France, fini le temps du pétrole et de l’uranium à des prix « politiques », des marchés protégés pour une poignée d’entrepreneurs qui figurent dans le « top 50 » des grandes fortunes de l’Hexagone. Les interventions militaro-humanitaires, comme au Mali ou en Centrafrique, et les déclarations d’amitié de l’Élysée n’y changent rien. Habiles à se présenter en « victimes » de la Françafrique, les dirigeants africains profitent de cette nouvelle situation pour imposer à huis clos leurs exigences à leurs interlocuteurs officiels. Et ce n’est pas sans condescendance qu’ils traitent leurs anciens parrains tricolores.
L’Ivoirien Alassane Ouattara, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Tchadien Idriss Déby, le Camerounais Paul Biya, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sénégalais Macky Sall, le Guinéen Alpha Condé, le Gabonais Ali Bongo : en une dizaine de chapitres enlevés fourmillant d’anecdotes et de révélations, ce livre raconte comment l’Afrique a pris la main à Paris.
Adieu Françafrique, bonjour AfricaFrance. Qui paie commande !
Antoine Glaser a été pendant trente ans le directeur de La Lettre du continent, une publication de référence sur l’Afrique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Comment la France a perdu l’Afrique (Calmann-Lévy, 2005) et Sarko en Afrique (Plon, 2008), tous deux coécrits avec Stephen Smith.