Victoria a 18 ans quand elle apprend qu'elle devient reine de Grande-Bretagne. Ce " petit bout de femme " va étonner le monde par son énergie, son autorité et son application à sa tâche. Elle incarnera plus d'un demi-siècle de mutations économiques, culturelles et sociales. Elle symbolisera la première puissance industrielle mondiale ; sous son règne, le plus long de l'histoire britannique, l'Angleterre, le pays de Galles, l'Écosse et même le nord de l'Irlande s'activent en une manufacture titanesque, confectionnant, transformant, vendant et expédiant des articles et des marchandises réclamés au-delà des mers.
Reine pendant soixante-quatre ans, première impératrice des Indes en 1876, Victoria est alors la souveraine d'un cinquième des terres émergées du globe et du quart de la population mondiale. La révolution technique de la photographie, du télégraphe puis du cinéma permettra d'inonder cet univers de l'image de Victoria. Jamais l'effigie d'un monarque n'a été aussi présente aux yeux de ses sujets, même les plus lointains.
Comme Périclès, Elizabeth Ire et Louis XIV, Victoria donne son prénom à son temps. L'ère victorienne est fascinante par ses multiples contradictions. Ce n'est guère surprenant : Victoria est elle-même une femme complexe, bien différente des clichés de dignité, de rigidité et de puritanisme.