La papauté connaît, entre XIIIe et XVIIe siècle, des évolutions remarquables qui coïncident avec l’affirmation de l’État en Europe occidentale. L’écrit, qui permet à toute autorité politique d’immuniser, de statuer, d’informer, de conserver, est un des principaux instruments de sa construction. Ce volume, second écho d’une recherche collective internationale, tente de croiser les questionnements diffus portant sur ces deux objets historiographiques. Sans prétendre offrir une analyse globale de la culture écrite des organes du pouvoir, dans et hors de la curie, ni proposer une véritable histoire documentaire de l’institution pontificale, les études présentées ici permettent de cerner les structures d’évolution de la documentation dans divers secteurs d’intervention de la papauté. Elles appréhendent les interrogations que les mécanismes de rédaction, de transmission et de conservation des informations suscitent. Elles soulèvent avec acuité des questions économiques fondamentales que les registres occultent, voire tentent de celer. De Rome en Avignon, par Pérouse, Bologne et la Savoie, des cours provinciales aux familles cardinalices, de l’armée à la Pénitencerie, du maçon à l’artiste, des premières ébauches de l’écrit à l’évasion du secret d’archives, la richesse des thèmes étudiés, des analyses apportées et des interprétations historiques parcourues approfondissent de manière déterminante nos connaissances de cette forme de pouvoir unique qu’est la papauté médiévale et de l’âge moderne.