Un texte fondateur, qui annonce les lois révolutionnaires sur la propriété littéraire. Et qui se révèle d’une surprenante modernité en ces temps d’Internet et de piratage sans frontières.
En 1763, Diderot s’adresse au directeur de la Librairie du royaume. Il le conjure d’intervenir pour sauver les libraires-éditeurs dont la situation économique ne cesse de se dégrader. Des imprimeurs, installés en Belgique, aux Pays-Bas ou encore en Avignon abusent en effet d’une législation floue et de la faiblesse des contrôles pour inonder le marché européen de contrefaçons à bas prix des ouvrages à succès. Diderot explique les spécificités du métier d’éditeur, défend le principe d’une concurrence « encadrée » pour les biens culturels et les œuvres de l’esprit. Et démontre au passage l’inefficacité de toute censure politique sur les écrits des philosophes...